[CRISE DE L'EAU] Une question vitale pour l'humanité
Le 22 mars dernier, alors que le monde célébrait la Journée mondiale de l’eau, l’Organisation des nations unies (ONU) se réunissait pour un sommet mondial historique à New York sur la question, et Maurice, à travers la Central Water Authority (CWA), se réunissait pour examiner les actions susceptibles d’accélérer les changements relatifs à la crise de l’eau et l’assainissement des eaux usées. L’eau est au cœur du développement durable et est essentielle au développement socio-économique, à la production d’énergie et d’aliments, à la santé des écosystèmes et à la survie de l’humanité. Les enjeux sont donc énormes et les défis changent constamment à Maurice comme ailleurs, d’autant qu’il s’agit aujourd’hui de s’adapter également aux changements climatiques, lien crucial entre la société et l’environnement. Nous avons été témoin de la situation de sècheresse aggravée qui a frappé le pays l’année dernière jusqu’au début de cette année, où nos stocks d’eau de surface ou souterrains ont été mis à rude épreuve.
L’heure est au constat et à l’action quand on note qu’aujourd’hui, en 2023, un quart de la population mondiale manque d’eau potable et près de la moitié de la population mondiale manque d’assainissement. Ces nouveaux enjeux touchent également Maurice.
La croissance démographique, les besoins en irrigation, l’augmentation des activités industrielles, commerciales et touristiques combinés aux changements dans les pratiques d’utilisation des terres et de notre mode de vie et de consommation amplifient la pression sur le robinet. D’où l’idée de ce séminaire, dont l’objectif était de réunir les parties prenantes concernées pour discuter et formuler des recommandations par rapport aux politiques et les programmes à mettre en œuvre en vue d’améliorer le secteur de l’eau. « Accelerating Change » était le thème de l’événement organisé par la CWA en collaboration avec le ministère de l’énergie et des services publics à l’hôtel Le Méridien à Pointe aux Piments. Le rendez-vous a pris la forme de constat et de réflexion quant à notre façon d’utiliser, de consommer et de gérer l’eau, en y accordant la même importance à la question d’assainissement.
Les retombées de cet exercice tout à fait louable feront maintenant l’objet d’un suivi afin qu’elles soient retranscrites dans le nouveau projet de loi sur les ressources en eau. Le ministre de l’Énergie et des Services publics, Joe Lesjongard, l’a annoncé à l’ouverture du séminaire à Pointe aux Piments, aux côtés du Directeur de la CWA, Prakash Maunthrooa. « Il prendra en compte les besoins en eau du pays aussi bien que le développement du secteur de l’eau et de la conservation des ressources en eau », a-t-il fait ressortir à la veille de l’ouverture de sommet de mondial de l’eau à New York, le deuxième sur ce thème organisé par les Nations unies depuis 1977 à Mar del Plata (Argentine).
Pas moins de 28 organisations différentes des Nations unies se regroupaient pour discuter sur ce qu’ils qualifient de question « vitale » pour l’humanité. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, espèrait ainsi que le sommet puisse enfin « aboutir à un programme d’action audacieux sur l’eau ». Nous y reviendrons.